(1) Inutile de chercher dans le dico, ou sur wiki.... en fait, je suis juste scénariste de bandes dessinées.
Mais comme, apparemment, peu de gens savent ce que c'est qu'un scénariste de BD, j'ai inventé un nom pompeux aux consonances de grand savant... ça ajoute du mystère à ce métier bizarre...


vendredi 23 octobre 2009

Vélo flambé au whisky

Extérieur nuit, en ville.


Un vélo accroché par un antivol à un poteau et Georges, bourré, qui passe par là.

– Putainnnnnnn!!!!

Georges est vraiment bourré, grand et un poil violent dans sa tête.

Une infidélité, un mauvais vote aux dernière présidentielle ou juste cette impression d'être largué qui s'est fait jour ce soir.

Et ce fichu vélo! Une vraie victime lui!

Pire que Georges.

Alors, notre grand bonhomme balance un vrai bon coup de tatane. Comme dans les films où chaque coup porte.

Mais le vélo se tord, glisse et esquive en glissant au sol le long de ce poteau en acier. Et Georges manque même perdre son équilibre.

C'est une insulte pour le vrai coup de tatane de Georges.

– Connard!

Et un nouveau coup. Mieux ajusté cette fois.

Dans les rayons qui enfin plient, comme la roue qui fait maintenant un triste V, agonisant.

Un couple passe, l'air ailleurs, mais quand même bien choqué par cette agression..

– Eh! Il t'a fait quoi ce vélo?

Georges se retourne l'air méchant du haut de son mètre quatre vingt dix. À ses pieds, un autre type tout seul, moyen, les bras ballants et l'air sérieux. Le couple s'est arrêté plus loin en se demandant si là ils ne sont pas concernés par ce qui va se passer, là-bas, devant le vélo, entre le grand vandale et ce bonhomme qui le cherche.

– Quoi?! T'en veux autant, connard?

– Si tu veux essayer...

Georges balance la main en avant. Autant pour saisir que pour frapper.

Mais là c'est comme avec le vélo, sauf que le bonhomme, en plus de glisser, s'est jeté sur Georges et se colle contre lui pour lui parler bizarrement.

– Ouais, tu peux essayer, mais moi je suis pas comme le vélo...

D'un balayage, Georges se fait fracasser au sol. Le bonhomme lui tombe sur le dos, son genou sur l'épaule...

– J'ai pas d'antivol pour m'empêcher de te tomber dessus.

Une clef impossible et Georges sent son puissant torse tordu comme un de ces demi-poulet que le boucher désosse tout les jeudis matin au marché, pour la mère de George.

L'homme colle sa bouche à l'oreille de Georges et, déjà, se sa main libre, fouille dans sa veste.

– Et la roue du vélo qui c'est qui va la payer?

Plus loin le couple, l'air de rien, s'extasie devant ce retour de bâton. Enfin un acte de justice. Bon c'est pas les flics assermentés, mais bon, c'est quand même un peu de la justice non?...

Georges tordu, le bras à moitié déboîté par l'autre mec, voit son argent disparaître dans la main libre de son agresseur.

– Eh!!! Ça coûte pas autant une roue.

– Tu diras ça aux flics ?

Georges est relâché violemment et se dit que bon, là, on arrête. Il s'éloigne en crachant une dernière injure au bonhomme. Peut-être même un vrai crachat que l'homme ne relève même pas. Le silence.

Le bonhomme remet bien ses fringues sent son cœur se calmer et s'éloigne.

– Monsieur?

Il se retourne sur le couple qui lui montre le vélo.

– Vous laissez votre bicyclette?

Le bonhomme sourit.

– Désolé. Elle n'est pas à moi...




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